Projet d’œuvre mémorielle du Fort du Chay de Royan.
Je me suis garé sur le parking surplombant la plage du Chay. La mer en bas et à ma droite un parcours sur la falaise contournant le bunker. Une quinzaine d’années que je le vois, imperturbable, mutique, abandonné. Un témoin encombrant d’un passé révolu sans lien avec le présent.
Je me dirige vers le bunker, une longue rampe d’accès permet d’y accéder vers la gauche. Et je crois distinguer un escalier vers la droite. Une fois sur la rampe je constate que le bunker est percé en diagonale. Un couloir de 2m de large sur 3m de haut permet de le traverser. Aux murs 2 plaques commémoratives des bombardements aériens du 5 janvier et 15 avril 1945. A mi-parcours je distingue la mer en contre-plongée. L’atmosphère du couloir, cette tranchée dans la structure massive du bunker est difficile. Je sors du bunker. L’océan atlantique me libère de l’oppression des murs de béton. Le mouvement de la mer me fait l’effet d’une libération, d’un nouveau souffle. je m’assoie quelques instant sur les marches de l’escalier …
Mon projet parle de résilience. Royan a su trouver la force nécessaire à sa reconstruction. Le couloir percé au travers du bunker évoque la difficulté de cette résilience.
Le bunker trouve une autre mission : celui de témoin. De la difficulté à se reconstruire pour se créer un avenir.